Centre Maurice Halbwachs

Groupe : Jeunes docteurs

Perrine Agnoux

ATER à Sciences Po Toulouse
Discipline: Sociologie
CESAER (INRAE, Agrosup Dijon)

Informations personnelles

Biographie

Présentation 

Perrine Agnoux est docteure en sociologie et ATER en statistiques des sciences sociales à l'IEP de Toulouse. Sa thèse intitulée "Du côté de chez soi. L’entrée dans la vie adulte des femmes de classes populaires dans les espaces ruraux" a été soutenue le 14 octobre 2022. Elle s'inscrit à la croisée de la sociologie du genre, du travail, de la jeunesse, des classes sociales et des mondes ruraux.

Axes de recherche

  • Sociologie de la jeunesse.Entrée dans la vie adulte, articulation des impératifs professionnels et familiaux, étude des sociabilités.
  • Sociologie de l’éducation. Relations entre sphères scolaire et professionnelle dans l’enseignement professionnel, naturalisation des compétences, socialisation spatiale, orientation et sélection scolaire.
  • Sociologie des classes populaires. Stratifications internes aux classes populaires, réappropriation des normes dominantes et rapport à l’école, ressources de la proximité.
  • Sociologie des mondes ruraux. Dimension spatiale des rapports sociaux, interconnaissance et capital d’autochtonie, mobilités résidentielles.
  • Sociologie du genre et du travail. Division sexuée du travail, imbrication des rapports sociaux, travail de care. 
  • Sociologie du couple et de la famille. Solidarités intergénérationnelles, installation conjugale.
  • Articulation des méthodes d'enquête
  • Mots clés : mondes ruraux ; genre ; classes populaires ; jeunesse ; rapport à l’école ; autochtonie.

Résumé de la thèse

Cette thèse vise à comprendre comment l’inscription dans un lieu de vie influence l’entrée dans la vie adulte des jeunes femmes des classes populaires dans les espaces ruraux. Elle interroge la dimension localisée de l’imbrication des rapports de genre et de classe.

L’enquête repose sur des entretiens et observations auprès d’une cinquantaine de sortantes de baccalauréats professionnels des secteurs sanitaires et sociaux, âgées de 18 à 25 ans, dans un département à la population vieillissante et à l’écart de l’offre de formation supérieure. L’observation de différentes scènes sociales « hors travail » a été accompagnée d’observations en contexte scolaire, pour mieux comprendre la socialisation spatiale de ces jeunes femmes. Ce travail ethnographique est nourri par des exploitations statistiques complémentaires, à partir de données localisées et d’enquêtes nationales.

Cette étude met d’abord en évidence les mécanismes d’assignation territoriale à destination des jeunes femmes, dans les sphères familiale, scolaire et professionnelle. Elle pointe la centralité de l’installation « chez soi », signe de réussite sociale et d’attachement à son territoire. Cet idéal d’installation hiérarchise les classes populaires et marque leur hétérogénéité interne. Ce modèle est également indissociable de la place assignée à ces jeunes femmes dans la division sexuée du travail et dans les stratégies de reproduction sociale mises en œuvre par ces familles populaires. Celles qui restent investissent fortement dans le soi dévoué, que ce soit auprès de leurs proches, sur le marché du travail, ou pour « leurs coins ». Finalement, la thèse montre que leur reconnaissance est particulièrement fragile, inséparable de leur travail gratuit, et ne donne accès qu’à de petites rétributions à cet âge de la vie.

Enseignements

  • Attachée Temporaire d’Enseignement et de Recherche à Sciences Po Toulouse (mi-temps), 2022-2023 : Méthodes quantitatives en sciences sociales (96h, L2)
  • Attachée Temporaire d’Enseignement et de Recherche à Sciences Po Paris, département de sociologie (mi-temps), 2020-2022 : Introduction à la sociologie (4*24h, L1), Sociologie du genre (3*24h, L2), Grandes enquêtes (24h, L2)
  • Vacataire à Sciences Po Paris, département de sociologie, 2019-2020 : Sociologie du genre (24h, L2)
  • Vacataire à AgroSup Dijon, 2019-2020 : Sociologie rurale (2*20h, M1 ingénieur agronome et M1 ingénieur agroalimentaire)
  • Activité complémentaire d’enseignement à l’ENS Paris-Saclay, département de sciences sociales, 2017-2019 : méthodes quantitatives en sciences sociales  (2*42h, M1 sociologie, économie et histoire), initiation aux SIG (2*10h, M1 sociologie, économie et histoire), suivi des mémoires (2*10h)

Publications

  • Articles dans une revue à comité de lecture :

« La tyrannie des « savoir-être » : sélection scolaire et construction des féminités populaires en milieu rural », Formation emploi, vol. 159, no. 3, 2022, pp. 97-113.

  • Recensions d'ouvrages :

« Olivier Masclet, Thomas Amossé, Lise Bernard, Marie Cartier, Marie-Hélène Lechien, Olivier Schwartz et Yasmine Siblot (dir.), Être comme tout le monde. Employées et ouvriers dans la France contemporaine »Sociologie du travail [En ligne], vol. 64, no. 3, 2022.

Communications scientifiques

  • Colloques ou journées d'études

« Mettre sa jeunesse au service d'un territoire vieillissant. Attachement territorial et mise au travail des élèves de baccalauréats professionnels sanitaires et sociaux », Journées détudes SAPRO (Savoirs professionnels en formation et en territoires), « Les savoirs professionnels en acte, des logiques de formations aux mondes du travail », Poitiers, 31 mars 2023

« Des étudiantes ‘du coin’ : mobilités étudiantes et rapport au territoire d’origine », Journées d’études Genre et Territoire, Dijon, 13 et 14 juin 2022.

« Où trouver les filles du coin ? », Journée d'études « Jeunesses et terrains de recherche », Université de Bordeaux, 10 mars 2022

« S’en sortir sans partir : l’entrée sur le marché du travail des ”filles du coin” », Communication dans la session croisée RT 5, RT 15 et RT 25 « Jeunes des classes populaires urbaines et rurales : permanences et changements des inégalités et de la précarité », 9e Congrès de l’Association française de sociologie, Lille, 6-9 juillet 2021.« Un nouveau départ de chez soi. Penser les relations d’enquête à partir du désengagement ethnographique », Colloque « Les chercheur(e)s face au(x) terrain(s) : être mis(e)s à l’épreuve, éprouver et faire ses preuves », Rouen, 7-8 avril 2021.

« La tyrannie des « savoirs-être ». Sélection scolaire et hiérarchisation des féminités populaires en milieu rural », 26e Journées du Longitudinal « Sélections, du système éducatif au marché du travail », Toulouse, 12-13 novembre 2020.

« Droit à la jeunesse, devoir de maturité et construction des féminités populaires », Journée d’études « L’intersectionnalité en pratique. Approches empiriques et méthodologiques de l’imbrication des rapports de domination » organisée par l’axe « Imbrication des rapports sociaux : genre, classe, race » du Centre Maurice Halbwachs, Paris, 11 juin 2019.

« La fabrique des "filles du coin" : l’enseignement professionnel producteur de l’attachement territorial des filles des classes populaires », Colloque « La fabrique du genre dans l’enseignement professionnel » à l’ESPE de Poitiers, 7-8 mars 2019.

  • Interventions dans des cours et séminaires

« Concilier : une injonction précoce dans les espaces ruraux », Séminaire « sociologie de l’articulation travail - famille et des temps sociaux », Paris, Conservatoire national des arts et métiers, 9 décembre 2022.

« Construire des vocations pour répondre à la crise du care dans les espaces ruraux », Séminaire sur les choix d’orientation scolaire des jeunes vers les filières professionnelles dites « genrées », ENSFEA, Toulouse, 14 novembre 2022.

« Se conformer à une norme de jeunesse pour accéder à l’emploi stable », Séminaire du LEREPS, IEP de Toulouse, 16 septembre 2022.

« Faire avec l’impossibilité du désengagement ethnographique », Séminaire de l’axe “Imbrication des rapports sociaux : genre, classe, race” du Centre Maurice Halbwachs, Paris, 17 février 2022.

« Être bien chez soi : investissement dans le logement, accession à la propriété et accumulation du capital d’autochtonie », Séminaire « Ville et logement », Master 1 en Études et recherches en sociologie de l’Université Paris Nanterre, Paris, 22 février 2022.

« “J’ai beau avoir que 22 ans, tu sais… Moi avoir un boulot de fonctionnaire avec des heures fixes, ça m’irait très bien !”. L’exploitation du travail des jeunes bachelières professionnelles dans les espaces ruraux. », Séminaire « Les âges du travail : enquêtes sociologiques et historiques » de l’EHESS, Session « Passage à l'âge adulte et travail, avec ou sans diplôme. Enquêtes en milieu rural », Paris, 5 janvier 2022.

« “Mon copain il est posé, il travaille à côté, il est stable, il a une maison”. Les investissements conjugaux des jeunes femmes de classes populaires dans les espaces ruraux. », Séminaire « Pratique en journalisme : Enquêter sur les mondes ruraux », Master 2 Médias & Création numérique (MCN) Master 1 Info Com (parcours Média) de l’Université de Bourgogne, Dijon, 7 décembre 2021.

  • Discussion de travaux et présentations

Discussion de la session « Appropriation des ressources et ancrage local de personnes en migration », Atelier organisé par le groupe de travail « Espaces, lieux et territoires » : Pratiques de terrain, ficelles méthodologiques et perspectives théoriques, 18 octobre 2022.

Discussion de Yaëlle Amsellem-Mainguy (INJEP, CERLIS) pour la présentation de son ouvrage Les filles du coin. Vivre et grandir en milieu rural. Presses de Sciences Po, 2021, Séminaire général du CRESPPA-CSU, 25 janvier 2022.

Diffusion et valorisation de la recherche

Ouvrages ou numéros thématiques dirigés

Du côté de chez soi

L’entrée dans la vie adulte des femmes de classes populaires dans les espaces ruraux

Toutes les publications

×

Publications sous HAL (par ordre chronologique)